Après avoir pu écouter la marrée haute libérer ses vagues sur la plage pendant la nuit, je me suis tranquillement levé pour me préparer … un café.
J’ai pris le temps de profiter de l’endroit. Avouez que c’est joli ! Je suis donc tranquillement parti … vraiment tranquillement, vers les 10 heures, pour faire le plein et commencer le périple proprement dit. Je me suis donc élancer de Baie-Comeau sur la 389 vers la Manic 5.
Ayant déjà fait cette route il y a quelque années, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une route presque rectiligne (j’exagère à peine si on compare à l’ancienne) jusqu’à Manic 2!
Ensuite, par contre, il s’agit toujours de la bonne vielle route! Celle qui permet à vos pneus carrés de retrouver leur rondeur!! Juste du plaisir en jonglant avec les vitesses et en basculant la moto d’un bord à l’autre. D’ailleurs, il n y a pas que la moto qui bascule, la température aussi! Entre la manic 2 et la Manic 5, la température est passée de 26 à 14! Au point où, à quelques kilomètres du motel de l’énergie, je me suis arrêté pour changer de gants, mettre une sous couche, changer de neck tube … bref j’avais froid!
Rendu à la Manic 5 donc, les choses sérieuses commencent. J’attaque un 100 km de route de gravelle plus ou moins roulante selon les endroits. Et là, je dois bien reconnaître que l’Africa Twin est dans son élément! Mode “hors route” engagé, il suffit de la laisser aller et de simplement lui indiquer où passer, elle fait le reste … ou presque :) Un vrai plaisir! Un peu plus d’une heure après, j’ai rejoint le Relais Gabriel et j’ai continué sur une vingtaine de kilomètres pour me rendre à la station Uapishka.
C’est à cet endroit que je vais passer la nuit et de là d’où je vous écris. Les gens y sont super sympa, mais le camping n’est pas adapté aux motos! Au point où, après m’être fait indiquer mon emplacement, je me suis retrouvé dans du sable très mou et très profond. Et bien sûr, en essayant de la mettre dans l’autre sens, pour le départ du lendemain et parce que je prévoyais des embrouilles, je me suis enlisé et j’ai couché la moto!!! J’avais retiré les bagages, mais le plein venait d’être fait, un bon 250 kg plus!
Comme je venais de rencontrer deux motards, Eric et Odile de Montréal, à l’accueil, je suis allé demander un coup de main. Eric est venu m’aider en me disant que lui aussi venait de coucher la sienne, mais que son sable était moins meuble. Bref, après que nous l’ayons redressée puis sorti du sable mou, lui au guidon en marchant à côté et moi qui pousse, nous l’avons mise sur une place plus dur et d’où je pourrais partir demain. Mes pneus ne sont pas faits pour le sable, aucun doute possible. Tout cela sous une attaque en règle de mouchettes noir qui vous dévore purement et simplement ! Désagréable n’est absolument pas le bon mots! Je suis bouffé aux deux yeux, paupières du bas, le cou les oreilles!!! Vraiment … Au point où ce soir, c’est pas de préparation de bouffe, demain matin pas de café. Je mange mes mélanges de graines et une barre protéinée.
Heureusement, il pleut en ce moment, cela nous en débarrasse. Par contre, j’espère que ce va arrêter car demain je dois tout remballer. Mais globalement, je ne risque pas de revenir ici. Le seul point positif, et celui qui fait que je suis ici, c’est que je campe sur le bord de l’œil du Québec! C’est juste beau.
Bref, demain un autre bout de route technique et début du Labrador!!!
Ha, oui pas de réseau… je vous envoie cela dès que possible.
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