Et voilà, après mettre fait manger, ponctionner du sang sur toutes les surfaces exposées ou pas, même avec un filet sur la tête!, j’ai repris la route. Plus exactement, je me suis réveillé à 6:30, habillé dans la tente, replié mon sac de couchage et mon matelas, préparé ma sortie en scaphandre (si seulement j’en avais eu un), essuyé puis replié la tente … et un peu avant 8h, j’ai fuit cette place, non sans dire au revoir aux couple Montréalé chacun sur leur GS, pour ne plus y revenir… la fontaine de sang s’est tarie.
Je reconnais que les moustiques et moi, on ne s’aime juste pas, en fait eux m’aime trop et moi je les déteste ! Si vous trouvez que j’exagère, vous devriez voir à quoi ressemble ma face (elephant man) au point où j’ai l’impression que mon casque a rétréci et que le mettre me fait un mal de chien aux oreilles et est inconfortable en roulant … mais bon, pas le choix!
Dernier regard sur l’emplacement.
Donc, me voici chemin faisant. Je passe par ville Gagnon, enfin, les quelques marques au sol puis je continue ma route vers le nord qui m’appelle … si si, je vous le dit!
Sur la 389, j’ai suivi un bon moment mes copains en moto cité plus haut, mais la température ne cessant de descendre, et mon merino séchant sur moi de l’humidité de la nuit, je gelais vraiment pas mal, même avec mes poignées chauffantes. Disons que cela ne chauffe pas tout le corps. :) je me suis donc arrêté et j’ai laissé filer les deux GS. Une fois ma sous couche en plumes revêtu (on se croirai presque à l’automne avec ses 13 degrés voir 12), je roule quelques kilomètres pour attaquer la seconde section de gravelle d’environ 60 ou 80 km, j’avoue avoir eu d’autres chose à faire que de surveiller cela. Cette partie est pas mal plus technique que la première avec des virages serrés à angle droit et plus, des côtes importantes et des descentes toutes autant et, bien sûr, le tout se mélangeant ! Sérieux, c’est qui l’enfant qui a dessiné la route ? La ligne droite est un concept qu’il n’a absolument pas maîtrisé! Ha oui, et on doit traverser 10 ou 15 fois la même voie ferrée!
Mais j’en suis sorti sans la moindre chute ni collision. Et oui, c’est le paradis des camions, il y en a une quantité phénoménale ! Ils prennent la largeur de la route pour avoir la vie plus simple, et je les comprends tellement, sans oublier les RAM et autre FORD de ce monde. Bref, même si je ne suis pas un pro, que je ne prends pas mes virages en glissade du pneu arrière, je suis bien fier de l’avoir fait. C’était tout un challenge et la partie qui me stressait le plus. Je vous assure que c’est tout un feeling de sentir son pneu arrière constamment danser sur la gravelle et l’avant tricoter. Mais ma machine est vraiment faite pour cela. La roue de 21 pouces a l’avant y trouve toute sa justification!
Bref, je me rend à Fermont puis continu mon chemin jusqu’au Labrador! Une des province les plus éloignées dans l’imagination collective, au moins dans la mienne. Arrivé à Labrador City je fais quoi? Je prend un grand café noir chez Tom Horton!!!! Cela ne s’invente pas, faut pas oublier que je gelais !
Puis, j’ai pris la 500 et commencé ma découverte de cette province. A noter, je ne comprenais pas pourquoi mon GPS indiquait toujours beaucoup de temps vis à vis du kilométrage à parcourir en comparaison d’ici au Québec. Et bien, la circulation est limitée à 80 km/h! Ce petit 10 km/h fait toute une différence sur des 400 kms et plus!
C’est une grande ligne droite, ou presque, pas le même enfant qui l’a dessiné c’est sur!, et le paysage au tour est à couper le souffle. On se sent tout petit. C’est magnifique. Les photos ne rendent pas la beauté réelle de la place. Il faut vraiment le voir de nos yeux pour le ressentir. Si vous pouvez, venez les voir. Évidement, si vous n’aimez pas la nature sauvage, les espaces infinis où le regard se perd, c’est sûr que vous allez trouver cela long longtemps.
Bref, c’est “The big land”
Merci de me suivre et me supporter.
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